Falstaff

Que serait une saison lyrique du PBA sans Giuseppe Verdi ? En 1893, au Théâtre de la Scala, le grand maitre de l’opéra italien renouait avec Shakespeare, six ans après le succès retentissant de sa version d’Othello. Du drame du Maure vénitien rongé par la jalousie, Verdi passe à la comédie débridée, en mettant en musique Les Joyeuses commères de Windsor, à nouveau avec la complicité du librettiste Arrigo Boito. Verdi a alors 80 ans, ce sera le dernier opéra qu’il terminera.

L’intrigue se déroule à Windsor, au début du XV^e siècle, sous le règne d’Henri IV. À l’auberge de la Jarretière, sir John Falstaff, chevalier plus tout jeune au ventre proéminent, rédige des lettres d’amour avec le projet de séduire deux femmes en même temps : Alice et Meg. Mais ces dernières ont vite fait de découvrir ses manigances et ont bien l’intention de se venger du malotru en lui tendant un piège. La suite se construit sur les ressorts habituels des comédies admirablement troussées par Shakespeare, semées de malentendus et de travestissements, de tours pendables et d’amants secrets pris la main dans le sac. Avec bien sûr l’indispensable happy end, où tout le monde repartira content de ces sacrées mésaventures.

« Le monde entier est un théâtre », affirmait Shakespeare dans Comme il vous plaira. Verdi, lui, boucle son ultime opéra sur un grand éclat de rire avec cette affirmation partagée par tous : « Le monde entier est une farce ! ».