Yé! (L’Eau)

Charleroi avait découvert les acrobates guinéens du Circus Baobab avec leur spectacle bondissant Les Tambours sauteurs lors de l’édition 2003 du festival bisARTS. Vingt ans plus tard, le collectif basé à Conakry revient en terres carolos. Entre-temps, ce cirque pas comme les autres, à vocation sociale, qui réinsère par l’art des jeunes de la rue, s’est rendu célèbre grâce à son épatante prestation en finale de l’émission La France a un incroyable talent. Contorsions impossibles, pyramides humaines démentes, prouesses à la dangerosité proche de la cascade et danse imprégnée de hip-hop : leur cocktail, survitaminé, est irrésistible.

Sans filet, sans agrès, sans décor et sans autres accessoires que des bouteilles en plastique et quelques matelas de gymnastique, Circus Baobab articule sa nouvelle création autour de la thématique brulante de l’eau (« yé » en langue soussou), bien précieux, ressource rare en Guinée, objet de toutes les convoitises.

Les treize artistes ici réunis, repoussant sans cesse les limites de leurs corps, toujours plus loin, toujours plus haut, brossent un récit de résilience, de réinvention de soi et de solidarité.

Un spectacle aux accents parfois sombres mais qui, au-delà des tourments d’un monde en crise, réinsuffle l’espoir.