Le Grand Feu

Visage taillé au couteau et regard perçant, amplitude des bras et art de capter la lumière sur scène et puis bien sûr une voix profonde et un accent « belge » totalement assumé : oserait-on affirmer une certaine proximité physique et sonore entre Mochélan et le Grand Jacques ? Ce qui est sûr, c’est que le rappeur, qui a rendu hommage à ses racines carolos dans l’hymne Notre ville et dans le spectacle Nés Poumon Noir, sait comment s’y prendre pour apporter un souffle contemporain au répertoire de Brel sans pour autant singer son modèle et en dépassant le simple concept du tour de chant.

Pour ce Grand Feu chaleureux, Mochélan a choisi de piocher dans les titres moins connus de Brel. Avec à ses côtés le beatmaker et pianiste Rémon Jr, soutenu par les vidéos de Dirty Monitor et dans une mise en scène signée Jean-Michel Van den Eeyden, le chanteur démontre l’éternel tranchant de la chanson Le Diable, les émotions intactes des Vieux amants et encore la délicate amertume des Filles et les chiens.

Autour des flammes qui crépitent, l’ombre de Brel plane et monte jusqu’aux étoiles.