Kalakuta Republik

Serge Aimé Coulibaly rend hommage au père de l’afrobeat et à son esprit contestataire dans une pièce haute en couleur qui pose, de manière cruciale, la question de l’engagement de l’artiste et notre ouverture à toutes les différences.

Avant de signer ses propres pièces, Serge Aimé Coulibaly a collaboré
avec deux grands chorégraphes contemporains, Alain Platel et Sidi Larbi Cherkaoui. Pour sa nouvelle création, le chorégraphe belgo burkinabè s’inspire de l’oeuvre et de la vie sulfureuse de Fela Kuti, chanteur, saxophoniste et homme d’orchestre nigérian, véritable symbole de la contestation politique, sociale et musicale dans l’Afrique des années 1970. Sur le plateau, danseurs et musiciens puisent force et énergie dans cette figure tutélaire aussi géniale que subversive. Kalakuta est le nom d’une prison où fut incarcéré le musicien et chanteur. Un nom qu’il a lui-même détourné pour le donner à sa résidence, à sa république des utopies. Kalakuta Republik, devenu l’étendard de liberté, se transforme en spectacle total qui transcende les imaginaires, repousse le repli sur soi et exalte la vie.

Accompagné de six magnifiques interprètes, le chorégraphe crée une oeuvre engagée, sensuelle, violente et douce à la fois. Ni récit biographique sur Fela Kuti, ni spectacle musical, Kalakuta Republik est une pièce puissante à l’énergie communicative, une urgence à conjuguer au présent la question de l’engagement !