Les Femmes Savantes

L’œuvre de la maturité de Molière portée par le gout du verbe de Frédéric Dussenne.

Une famille se déchire. D’un côté, Philaminte, sa fille Armande et sa belle soeur Bélise, farouchement opposées au mariage, éprises de poésie, de philosophie et de science. De l’autre, garants du naturel, Chrysale, bourgeois asservi aux caprices de sa femme Philaminte, la gracieuse Henriette, leur seconde fille… Proches des Précieuses ridicules, ces trois femmes (savantes) reflètent une évolution des moeurs qui n’a pas échappé à Molière. Au coeur de l’intrigue, on retrouve le mariage arrangé par Philaminte entre le flatteur Trissotin et Henriette, pourtant amoureuse de Clitandre.

Présentée pour la première fois en 1672, la pièce recueille un succès immédiat. Avec une trame dramatique qui allie le comique et le pathétique, Molière met en scène l’un des trios amoureux de la littérature française avec, en son centre, la folie.

Plus de vingt ans après avoir signé une mémorable tétralogie moliéresque, Frédéric Dussenne revient à cet auteur en qui il voit un réconciliateur de l’âme et du corps, de l’esprit et la chair, de la nature et de la culture. Mur oblique, portes et chaises blanches, c’est dans cet écrin sobre que le metteur en scène laisse les comédiens virevolter. La langue et ses alexandrins, l’équilibre entre la rigueur et la fantaisie, la distribution juste font mouche pour ce classique.