Le Misanthrope

La transposition d’un classique dans un « ici et maintenant ».

Le Misanthrope est sans doute l’œuvre à laquelle Molière s’est le plus appliqué. Après le coup porté avec l’interdiction du Tartuffe, il tombe malade et quitte les planches pour trois mois entiers. Un fait inédit. C’est pendant ce temps qu’ il met la dernière main à son Misanthrope.

Au XVIIeme siècle, les salons rassemblaient les coquets, les frivoles, les opportunistes… et aussi des artistes, tous gourmands d’existence et de reconnaissance sociale. Aujourd’hui, le mondain possède un compte Twitter, le hipster poste sur Instagram, la coquette tient salon sur son blog ou sur Facebook, Flickr, Tumblr… Le romantique, intemporel, offre des fleurs et privilégie le tête-à-tête, un tête-à-tête dont Alceste se languit ! Il voudrait voir Célimène, lui parler, connaitre son cœur, ses sentiments… être aimé. Mais comment contourner son apparente frivolité ? Comment la soustraire, ne fut-ce que quelques instants, à la société virtuelle dont elle s’est faite reine à travers les écrans ?

Pour cette nouvelle création, Dominique Serron (qui signait entre autres la mise en scène de Carmen, la véritable histoire et L’Auberge du cheval blanc présentés au PBA) veut porter le théâtre en action dans notre monde d’aujourd’hui.

Avec une version très contemporaine qui préserve le texte, l’Infini théâtre propose de rapprocher le fonctionnement des salons précieux de Célimène et ses « portraits » et la virtualité des réseaux sociaux et les avis de tous sur tous.