Le Barbier de Séville

« La la la lera, la la la la ». Qui n’a pas dans un coin de la tête, même sans le savoir, Largo al factotum (« Faites place au factotum »), cet air chanté par le barbier Figaro lors de sa première apparition – éclatante – dans l’opéra de Rossini ? Une impitoyable course d’obstacles pour baryton en raison du débit ultra rapide du chant. Un exercice ardu auquel tous les plus grands se doivent de se risquer.

En prenant comme argument la pièce de Beaumarchais Le Barbier de Séville, Gioachino Rossini trouvait un sujet de comédie propre à propulser des mélodies irrésistibles. Créé à Rome en 1816, cet opéra buffa repose sur des forces antagonistes : celle du docteur Bartolo, austère vieillard, pour protéger la vertu de sa pupille Rosina et celle du comte Almaviva pour duper le premier et séduire la seconde, avec la complicité de Figaro. À coups de déguisements, d’alerte de la garde, de fausse leçon de chant et de vraie démonstration de rasage, réussiront-ils à déjouer les précautions du vieux docteur ?

Déclenchant un scandale à sa création, notamment en raison de l’hostilité des partisans de la version du Barbier de Giovanni Paisiello (en 1782), Le Barbier de Séville a fini par faire triompher Rossini et à s’imposer parmi les classiques des classiques opératiques. « Fortunatissimo per verità, bravo ! »